Travail réalisé le premier trimestre 2010 auprès de femmes de l’atelier socio-linguistique du Centre Social André Malraux de Villepinte (93), en collaboration avec la Cie MOOD/RV6K. La restitution du projet s’est concrétisée à travers un livre de 50 pages et une exposition à la Médiathèque du CSAM en juin 2010.
LE PROJET :
La médiathèque est en soi un lieu de migration. Les gens y entrent pour y prendre un livre et s’y plonger pendant des heures. Ils viennent prendre des nouvelles du monde en ouvrant les journaux, les livres de géographie ou de société. On y rencontre des destinées incroyables, réelles et fictives, des gens de tous horizons : autant de sources de Migrations. Pourtant, ces migrations par le véhicule du mot ne semblent pas toujours accessibles, notamment aux habitants n’ayant pas la maîtrise parfaite de la langue française.
La Cie Mood/RV6K a décidé d’aller à la rencontre des femmes de l’atelier socio-linguistique du Centre Social André Malraux, afin de construire ensemble une expérience de Migration, collective et artistique. Interroger la « migration », c’est envisager l’origine, le lieu où l’on est, où l’on habite et travaille. C’est aussi rêver à un ailleurs. Ces trois mouvements ont été envisagés par un travail de photographie et d’écriture.
Tenter de maîtriser son environnement en le nommant et en l’écrivant dans une langue partagée. Et lorsque les mots manquent, rendre palpable le souvenir à travers un objet d’origine, ou le présent en le photographiant. Cette série est le résultat de cette expérience commune, découpée en quatre grandes étapes :
1- Lors de la première rencontre entre les participantes et la Cie Mood/RV6K, chaque femme a apporté un objet représentant son origine, chacune a raconté cet objet, et chaque objet a été photographié. Parler de soi à travers un objet auquel on tient, ou juste parler, sans que plus de questions soient posées, sans franchir les limites de la pudeur.
2- De l’oral nous sommes passés à l’écrit : avec l’aide des bénévoles, les participantes ont rédigé ces quelques lignes à propos de l’objet ramené, à travers lequel elles se racontent elles-mêmes.
3- A l’aide d’appareils photo jetables, chaque femme s’est emparée de son présent.
4- A partir de ce constat, le futur a pu se dessiner…